Et si la solution aux pénuries d’eau se trouvait dans l’air ? Une équipe internationale de scientifiques a mis au point un matériau cristallin innovant capable de capturer l’humidité et le brouillard pour produire de l’eau douce, et ce, sans nécessiter la moindre énergie. Inspiré des mécanismes de survie d’animaux et de végétaux dans des environnements arides, ce dispositif pourrait bien changer la donne face à la crise mondiale de l’eau.
Cette invention extraordinaire s’inspire directement des stratégies naturelles de collecte d’eau observées chez des espèces comme le scarabée du désert ou certains lézards. Publiée dans le Journal of the American Chemical Society, l’étude menée par le professeur de chimie Pance Naumov et son équipe révèle comment ce matériau novateur reproduit des mécanismes biologiques pour condenser l’humidité en gouttelettes d’eau utilisables.
Le secret réside dans la structure de surface du matériau, composée de zones hydrophiles, qui attirent l’eau, et de zones hydrophobes, qui repoussent cette dernière et facilitent son transport. Ce processus se déroule de manière totalement autonome, sans recours à une source externe d’énergie, contrairement aux méthodes traditionnelles comme le dessalement, souvent gourmandes en ressources.
Alors que l’ONU rapporte que 2,2 milliards de personnes n’avaient pas accès à une eau potable sécurisée en 2022, cette innovation tombe à point nommé. "L’atmosphère terrestre contient une abondance d’eau douce inexploitée, mais nous avons un besoin urgent de matériaux capables de capturer cette humidité efficacement", explique Pance Naumov.
Grâce à sa capacité à condenser l’eau directement à partir de l’air ambiant, ce matériau pourrait fournir une ressource quasi inépuisable, particulièrement utile dans les régions désertiques et arides. Il s’agit d’une avancée prometteuse pour répondre à des besoins croissants en eau, notamment dans des zones où les infrastructures traditionnelles d’approvisionnement sont absentes ou insuffisantes.
La prochaine étape pour les chercheurs consiste à développer ce matériau à une échelle industrielle afin qu’il puisse être utilisé largement pour lutter contre les pénuries d’eau. Si ce défi est relevé, il pourrait transformer l’accès à l’eau potable dans le monde entier et réduire la dépendance à des technologies coûteuses et énergivores.
Ce matériau révolutionnaire offre un exemple éclatant de ce que la biomimétisme, l’art d’imiter les solutions développées par la nature, peut apporter à l’humanité. Avec de tels progrès, l’avenir de l’eau douce pourrait être bien plus radieux qu’il n’y paraît aujourd’hui.